mai 24, 2017

Les cinq entités psychiques

Si en occident on considère que le psychisme relève entièrement du cerveau, pour l’orient il est relié aux différents organes vitaux. On peut se demander pourquoi en orient, on a fait ce lien avec les différents organes vitaux. En fait, dans l’antiquité, il n’y avait pas vraiment de moyens pour révéler ce qui se passe effectivement à l’intérieur du corps, on ne pouvait ouvrir ni le corps, ni le cerveau, sans amener immédiatement la mort du sujet.
Les anciens orientaux ont donc imaginé intuitivement que les organes vitaux tels que les reins, le foie, rate-pancréas ou les poumons exprimaient les sentiments du patient durant sa vie. Pour eux, l’esprit du foie, Kon, se manifeste par la colère, l’agressivité ou l’amertume. Avec l’une de ces manifestations l’esprit du foie se fragilise.
Les savants de l’antiquité ont aussi relié l’esprit du foie avec le domaine des rêves. Les rêves dépendent de notre subconscient, notre conscience ne peut y intervenir directement. Cependant, il y a un pont entre ces deux mondes. Les rêves sont souvent liés au monde réel, même si certains n’ont rien à voir avec la réalité. Cependant, ces savants leurs donnaient une place importante pour notre organisme. Pour eux, en quelque sorte les rêves correspondaient à une sorte de nettoyage de notre mauvaise conscience, des mauvaises pensées, de la pression psychique ou du stress intérieur. Comme le travail du foie est de nettoyer notre organisme des toxines, neutraliser les mauvaises énergies et le décharger des déchets au niveau physique, le rêve fera le même nettoyage au niveau psychique.
Notre précieux cœur joue un rôle crucial pour notre survie.
Depuis notre naissance, jusqu’à notre mort, sans arrêt il pompe notre sang. Les savants de l’antiquité l’ont relié à l’esprit Shin, l’esprit indispensable pour réunir tous les autres esprits, ainsi qu’aux autres organes physiologiques. Grâce à l’esprit Shin du cœur nous pouvons développer le sens de la clarté, de la justice et de la transparence. Il est essentiel pour notre société, tant au point de vue moral qu’éthique d’avoir le sens de la justice, de la cohérence et la dignité de sa propre personne.
Lorsque notre Shin est troublé, notre comportement devient bizarre, irrationnel, voire simplement fou. De même que dans notre système solaire, si le soleil devient bizarre et se dérègle, toutes les planètes qui tournent autour se dérèglent aussi complètement. C’est le même genre d’analogie. le caractère de la dignité d’un individu se révèle justement par cet esprit Shin du cœur.
Les savants de l’antiquité ont également relié toutes les pensées, réflexions et organisations avec l’organe rate – pancréas.
A l’origine, dans les textes anciens, on ne parlait que de la rate, et pas du pancréas. Ils reliaient la rate avec le goût sucré. Mais ce n’est pas la rate qui produit le sucre, donc on l’a couplé avec le pancréas qui est responsable de la sucrerie suivant les définitions de la physiologie occidentale. Il est bien connu, que lorsqu’on utilise beaucoup notre cerveau, en réfléchissant, pensant ou étudiant intensément, on a envie de manger des sucreries. On sait donc que le cerveau et le sucre sont très liés. Ce n’est probablement pas une coïncidence que dans notre société actuelle, on consomme de plus en plus de sucre par rapport au sel. Il y a bien sur beaucoup plus de publicités qu’autrefois pour des aliments sucrés. Mais autrefois aussi, les gens avaient moins besoin d’utiliser leur mental, de réfléchir autant que nous. Dans notre société, il y a aussi de plus en plus de diabètes causés par trop de sucreries.
L’organe des poumons possède l’esprit Haku. C’est l’esprit qui s’occupe des sensations de notre corps. A la fois les sensations agréables, ou bien les picotements et les chatouillements, mais aussi tous les réflexes d’autodéfense : hoquets, vomissements, éternuements ou diarrhées. Toutes ces réactions sont des réflexes d’auto-défense pour évacuer de notre corps des toxines ou des empoisonnements. L’organe poumons est effectivement lié avec le monde extérieur. Nous percevons de suite un manque d’oxygène, ou des produits toxiques diffusés dans l’air. Les poumons ont donc un mécanisme d’autodéfense très efficace et très rapide, pour empêcher que la situation ne devienne rapidement fatale.
L’esprit des poumons gère le sentiment de mélancolie, de chagrin ou de désespoir. En quelque sorte il est plutôt opposé à l’esprit du cœur, qui s’occupe plutôt de la joie de vivre, du contentement ou du rire.
Enfin, nous avons les reins et l’esprit des reins, Shi, qui s’occupe de la volonté, qui permet d’insister sur quelque chose pour la concrétiser ou la matérialiser. Mais en même temps, lorsque l’énergie des reins faiblit ou se fragilise on devient peureux, on a peur de faire ou d’entreprendre les choses. Par exemple, lorsque quelqu’un devient très dépressif, il lui manque fortement d’énergie yang dans les reins, et il a tendance à se replier sur lui-même, n’a plus envie de voir d’autres personnes.
C’est un phénomène bien connu dans les dépressions graves ou le burn-out. Dans notre monde actuel, de plus en plus de gens deviennent dépressifs, ou tombent dans le burn-out. Au Japon, ce phénomène s’appelle Hikikomori (littéralement : replié complètement sur soi-même, comme une coquille).
Avant, ce phénomène touchait surtout les jeunes, mais aujourd’hui même les adultes commencent à en souffrir. C’est un phénomène inquiétant pour la société japonaise. Et, curieusement, dans le même temps un autre phénomène inquiète le gouvernement japonais. De plus en plus de trentenaires meurent soudainement; la plupart du temps en rentrant chez eux, ils meurent dans leur salle de bain en prenant un bain chaud. On appelle ça Pokuri-biyo, maladie de mort rapide.
Tout d’un coup le cœur lâche, c’est un arrêt cardiaque. Dans la médecine traditionnelle orientale le cœur et les reins sont étroitement liés. Si le stress s’accumule, que tous les jours il y a de longues heures de travail, et qu’on arrive pas à évacuer cela, le cœur ne peut pas tenir très longtemps et un jour ou l’autre il lâche.
Le cœur appartient à l’élément de feu, et les reins à l’élément d’eau, et il faut qu’il y ait un équilibre entre ces deux éléments. Lorsque les reins sont trop épuisés, ils s’appuient sur le cœur, et au bout d’un moment le cœur ne peut plus résister face à la pression des reins. Alors, tout d’un coup, le cœur s’arrête.
Dans la sagesse antique, il fallait toujours trouver un équilibre entre ces deux homologues, l’un yin, l’autre yang. Ils sont là pour s’articuler, et il faut trouver un équilibre entre ces deux forces. Le véritable art de vivre, réside en trouver l’harmonie entre elles.

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